Louise de Lorraine-Vaudémont

Publié le par Karolvs

Louise de Lorraine est née le 30 avril 1553 au château de Nomeny.

Son père, Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, fut régent des duchés de Lorraine et de Bar pendant la minorité de Charles III ; le grand-père de Louise était le duc Antoine et son arrière-grand-père était René II. Sa mère est Marguerite d'Egmont, issue d'une grande famille des Pays-Bas. Louise est le seul enfant du couple et elle n'a qu'un an quand meurt sa mère. La seconde épouse de son père, Jeanne de Savoie, lui fait donner une instruction et l'introduit à l'âge de dix ans à la cour de Nancy auprès de la duchesse Claude, qui est la fille du roi de France Henri II et de Catherine de Médicis.

 

Louise est difficile à marier à cause de sa relative pauvreté, mais elle est d'une beauté qui deviendra célèbre : elle est grande, blonde au teint blanc, aux yeux brun clair très doux, sa silhouette est fine et racée.

 

 

 

Louise de Lorraine
(vers 1575)

 

 Une rencontre royale

 

À l'automne 1573, le frère de la duchesse Claude, Henri de Valois, élu roi de Pologne, qui fait étape à Nancy pendant son voyage pour Cracovie, la capitale de son nouveau royaume. Henri est alors encore tout à sa passion pour Marie de Clèves, princesse de Condé, mais il remarque la grande beauté de la jeune Louise.

 

Henri de Valois ne reste pas longtemps en Pologne. Lorsque meurt son frère Charles IX, roi de France, le 30 mai 1574, il est appelé à lui succéder sur le trône de France. Il quitte la Pologne en catimini et rejoint la France après un détour par l'Italie. Survient alors un deuxième malheur pour lui : le 14 novembre 1574, meurt la princesse Marie de Clèves. Henri en est extrêmement affecté. Sa mère Catherine de Médicis souhaite le marier à une grande princesse étrangère, mais le futur roi se souvient de la belle jeune fille qu'il a remarquée en Lorraine et qui ressemble physiquement à Marie de Clèves.

 

En janvier 1575, il envoie en Lorraine deux hommes de confiance porter sa demande en mariage. Louise est absente lorsque les émissaires du roi se présentent devant son père, mais on n'attend pas d'avoir son accord et le consentement paternel est donné. L'annonce de ce mariage déçoit Catherine de Médicis et étonne la cour et le pays tout entier, car le parti est modeste pour un roi de France.

 

Un mois plus tard, Henri de Valois est sacré roi de France à Reims sous le nom d'Henri III, et son mariage avec Louise de Lorraine est célébré dans la même cathédrale deux jours après le sacre, le 15 février 1575. À la fin du mois de février, ils entrent ensemble dans la capitale qu'Henri avait quitté un an et demi plus tôt pour la Pologne ; la belle Louise de Lorraine-Vaudémont est maintenant reine de France.

 

 

Louise de Lorraine
 (vers 1580)

 

 Reine de France

 

 

Les époux se présenteront toujours unis malgré les immenses difficultés personnelles et politiques qu'ils devront affronter.

 

Des difficultés personnelles d'abord. Louise de Lorraine a été enceinte au début de son mariage, mais en mai 1575 elle a fait une fausse couche, qui semble avoir été lourde de conséquences : elle n'aura ensuite plus que de faux espoirs : malgré de nombreux pèlerinages, en particulier à Chartres, elle fera de nombreuses fausses couches et n'aura jamais d'enfants.

 

Il y aura des rumeurs de dissolution du mariage, mais il semble que Louise restera toujours très attachée à son mari, qui était pourtant un homme compliqué et pas facile à vivre. En effet, Henri, le fils préféré de Catherine de Médicis, avait une personnalité ambiguë : il aime les femmes depuis toujours et Louise souffre de ses infidélités, mais il est aussi un roi très "féminin", dont la table de toilette n'a rien à envier à celle d'une coquette : il prend soin de ses cheveux, lance de nouvelles modes comme celle des boucles d'oreilles, etc...

 

Henri III et la reine Louise

(tapisserie de la galerie des Offices)

 

 

Des difficultés politiques ensuite.

Le roi doit faire face à l'opposition des protestants, des catholiques modérés et des ultra-catholiques tout à la fois, et il se trouve que Louise est apparentée aux Guise, qui sont -comme elle- issus d'une branche cadette de la maison de Lorraine, et ce sont eux qui dirigent la Ligue, ultra-catholique. De plus, le roi n'ayant pas d'enfant et la famille des Valois étant en train de s'éteindre, Charles III (le duc de Lorraine chez qui Louise a été élevée) est en compétition pour succéder à Henri III sur le trône de France.

 

La lutte religieuse devient de plus en plus violente à partir de 1584, lorsque la mort du jeune duc d'Alençon, frère du roi, fait du protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) l'héritier légitime du trône de France, ce que ne peut accepter le chef de la Ligue catholique, Henri de Lorraine, 3ème duc de Guise (dit le "Balafré"). Le roi le fait assassiner le 23 décembre 1588 et fait exécuter son frère (le Cardinal Louis de Guise) ; leurs corps sont brûlés et leurs cendres sont jetées dans la Loire.

 

La nouvelle de ces exécutions s'étant répandue, la ville de Paris entre en rébellion ouverte et le roi se replie à Tours, où il signe avec Henri de Navarre un traité par lequel royalistes et protestants concluent une trêve et dirigent leurs armes contre la Ligue. Le 1er août 1589, le procureur général du parlement de Paris entre dans la chambre du roi à Saint Cloud, accompagné d'un moine dominicain, Jacques Clément, qui dit être porteur de nouvelles en provenance de Paris. Le moine s'approche du roi, sort un couteau et le frappe au ventre ; le roi meurt pendant la nuit.

La Veuve Blanche

 

Après l'assassinat de son époux, Louise prend un deuil qu'elle ne quittera pas, le deuil en blanc des reines, d'où son surnom de "Reine Blanche", et s'emploie à réhabiliter la mémoire de son mari, excommunié par le pape après l'assassinat du cardinal de Guise.

 

Elle habite quelque temps le château de Chenonceau, qu'elle avait reçu en héritage de sa belle-mère Catherine de Médicis. Elle installe sa chambre dans les combles, dont elle fait peindre les murs de vert sombre.

 

Mais ce château étant couvert de créances et n'ayant pas elle-même une énorme pension, elle le légua à sa nièce, la fille unique de son frère, la duchesse de Vendôme. Elle mourut au château de Moulins, le 29 janvier 1601 et tous ses biens furent distribués ou servirent à payer ses dettes.


 

La chambre des Louise de Lorraine-Vaudémont au château de Chenonceau, disparue lors de restaurations au XIXe siècle à l'exception du plafond de bois peint conservé jusqu'à nos jours et présenté dans cette salle

 
En septembre 1603, une bulle pontificale ordonne la construction d'un couvent de Capucines à Paris afin d'y inhumer Louise de Lorraine, ce qui sera fait le 20 mars 1608.

 

Ses restes se trouvent aujourd'hui dans la crypte de la basilique de Saint-Denis. Elle a été éclipsée de son vivant par d'autres femmes plus impliquées dans la vie politique ou mondaine : Catherine de Médicis, Gabrielle d'Estrée...

Publié dans De 1477 à 1648

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T
<br /> Belle chambre à Chenonceaux.<br />
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A
Bonjour Karolvs :)<br /> j'ai modifié ta fiche blog, avec un peu de retard j'étais partie pour les fêtes.<br /> Je te souhaite un joyeux réveillon :)
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K
Je vous remercie de votre aimable proposition.<br /> <br /> Je viens de vous laisser La Mine d'Or un petit commentaire présentant "Histoires Lorraines". Le voici :<br /> <br /> "Histoires Lorraines" est un jeune blog qui s'intéresse à tout ce qui concerne l'histoire de la Lorraine, depuis la nuit des temps jusqu'à l'an 2000 <br /> <br /> L'image qui le représente est le bandeau du blog.
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